le cyclisme, école de la vie

Publié le par yoye2000

Admettons qu’à l’occasion d’une flânerie en ville, une si possible jolie étudiante arrondissant ses fins de mois en travaillant pour quelque institut de sondage venait vers moi et me demandait, le regard pétillant et mutin, un sourire avenant prêt à briller aux commissures des lèvres, les seins fermes : "Monsieur, vous sentez vous proche d'Antoine Blondin ?",
Et bien, je lui répondrais "oui".
Si j'avais le loisir de développer plus avant, je me serais empressé de préciser que c'est autant pour le plaisir de converser avec qu'elle qu'en vertu de la réputation de picolo de l'écrivain que j'ai répondu de la sorte.
Or, Blondin est avant tout connu pour sa passion de la chose sportive, et notamment du cyclisme, domaine où, il faut bien reconnaitre, je n’excelle guère. A ma décharge, il est de notoriété publique que le cyclisme est un des sports les plus crétins de la création, mais aussi l'un des plus insupportables.


Les raisons objectives de dénigrer le cyclisme sont légion : l'inutile débauche d'énergie,  la beauferie décomplexée de l'amateur de vélo, la paternité du fabuleux short "cycliste", Gérard Holtz, ou le fait que le cycliste ne pédalant pas fait figure de chainon manquant entre le chimpanzé et Neandertal.

http://multimedia.fnac.com/multimedia/images_produits/ZoomPE/4/0/9/9782754012904.jpgEt j’en passe.


Pourtant, un seul élément suffit à rendre à mes yeux le cyclisme infect : l'insupportable morale positivistodisneyenne qu'il véhicule, qui transforme le tour en vélo en une victoire de la volonté humaine sur les éléments. Comme si la pureté de l'homme en danseuse rachetait à coups de pédale salvateurs toutes nos vilénies.
L'image du cycliste prométhéen semble enveloppée d'un halo de pureté et de force morale, que l'on ne retrouve dans aucun autre sport.


Les tricheries répétées n'y font rien.


On pourrait se demander légitimement pour quelle raison.  

A mon sens, ceci est probablement dû au fait que l'instinct des anciens était juste. Oui, le cyclisme va bien au delà du simple exploit sportif : c’est non seulement une  philosophie de la vie, mais aussi un modèle explicatif du monde, que nous propose le vélo !http://newsfeed.kosmograd.com/images/cancellara.jpg
Que l'on songe aux accusations récemment portées contre Fabian Cancellara (jamais entendu parlé avant, mais bon, on s'en fout) : le brave garçon aurait triché, parait-il.

Rien d’étonnant me direz-vous ? Et bien, si !


Ca ne t’aura pas échappé, lecteur, le milieu du vélo est devenu un laboratoire de test animal à ciel ouvert. C'est désormais un véritable sport dans le sport, dont personne ne se demande « qui ?» est le vainqueur, mais « comment ?». Le vélo est un jeu de cache-cache molécule où il est impossible de prendre un aspirine ou d'aller pisser sans que ne plane l'ombre du dopage (car voila le vilain mot)


Quand tous se concentrent de manière quasi névrotique sur la chimie, les moyens de détecter la chimie, les moyens de ne pas détecter la chimie…, notre rusé Fabian aurait eu recours à un… petit, certes, mais néanmoins simple moteur. solex

En deux mots, si l’histoire est avérée, un procédé tellement énorme qu’il passerait complètement inaperçu car tous portent de telles ornières personne ne songe même à inspecter les vélos.


Il me semble que le cas pourrait trouver judicieusement transposé et théorisé en sciences sociales...

 

 

….Enfin bon, tout ça, c’est ce que j’aurais pu dire à l'accorte enquêtrice sus-citée si nous nous étions rencontrés..)
http://www.liberation.fr/depeches/0101638918-dopage-mecanique-une-histoire-idiote-pour-le-coureur-cycliste-cancellara

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